Ibrahima Barrie, 23 ans, est mort, samedi 9 janvier 2021 dans un commissariat de police de Bruxelles

Les parents d’Ibrahima n’ont été prévenus qu’à 2h30 du matin, six heures après la mort de leur fils. On leur a d’abord dit qu’il avait été arrêté pour violation du couvre-feu (qui court de 22 heures à 6 heures à Bruxelles), avant qu’ils n’apprennent l’heure du décès.

  • Des sources policières citées par plusieurs médias ont ensuite fait courir le bruit qu’Ibrahima était drogué quand il a été arrêté.

L’autopsie a permis de clarifier qu’il n’y avait aucune trace de drogues.

*Des sources policières ont également indiqué qu’il aurait été arrêté parce qu’il a tenté de fuir.
” Vers 19 heures, alors qu’il passait dans le quartier de la gare de Bruxelles-Nord, Ibrahima se serait arrêté pour filmer la police qui intervenait autour d’un petit rassemblement contraire aux règles sanitaires, selon Sudinfo qui a révélé l’affaire. Des policiers se seraient alors approchés de lui pour le contrôler et l’empêcher de filmer. Il aurait alors pris la fuite avant d’être rattrapé et conduit au commissariat.”

On a dit à la famille que l’autopsie avait révélé une anomalie cardiaque et qu’il avait fait une crise cardiaque, mais on a aussi appris qu’il y aurait écrit dans le rapport d’autopsie que l’anomalie cardiaque ne peut pas expliquer à elle seule la cause de la mort, a expliqué Me Deswaef, l’avocat de la famille.

Au commissariat, Ibrahima s’est senti mal dans la salle de fouille, avant de s’asseoir et de s’évanouir. Ils auraient été laissé au sol pendant cinq à sept minutes sans lui porter assistance, alors qu’il était encore menotté.

3 jours après sa mort, un rassemblement s’est tenu devant le commissariat. C’est seulement après le rassemblement que des heurts ont éclaté entre les jeunes et la police car le dispositif de police était beaucoup trop important et était clairement intimidant.

Depuis ce rassemblement plusieurs s’en sont suivi organisé par sa famille et le comité de soutien.

Une enquête judiciaire à également été ouverte qui s’est clôture en début février 2023. Et finalement le 14 février 2023, la chambre du conseil de Bruxelles a rendu sa décision.
Elle a en effet décidé de renvoyer deux officiers devant le tribunal correctionnel. Il y aura donc un procès public.

À noter que la qualification des faits devra être débattue. Pour l’heure, il s’agit de non-assistance à personne en danger, mais ils pourraient être requalifiés en coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner, par homicide involontaire par défaut de prévoyance, ou en ajoutant la notion de circonstances aggravantes par mépris ou discrimination à la qualification actuelle. Ce sera au juge du fond d’en juger.

Le procès devrait s’ouvrir aux environs de la fin de l’année 2023, ou peut-être au début de l’année prochaine.

Dans les prochaines semaines le comité justice pour Ibrahima et la famille organiseront un tournoi de foot en son hommage.

Par Thierno Aliou Bah, Bruxelles